UBAKA, des bikers au service des enfants harcelés

Bernard, président d’Ubaka Bretagne Chapter, et Franck, membre de l’association

logo-ubaka-harcelement-scolaireUbaka, des Bikers au service des enfants harcelés

 

Rencontre et interview de Bernard, président de l’association UBAKA 56 : « le harcèlement, c’est notre cap ! »

UBAKA est l’acronyme pour Urban Bulldogs Against Kids Abuse * (*Chiens de garde contre les enfants abusés).  Il s’agit d’une association internationale qui trouve son origine aux Etats-Unis lorsque 40 en arrière des policiers américains ont décidé d’agir en faveur des enfants abusés.  Présente dans 17 pays d’Europe, l’association est bien implantée en France  avec plusieurs « Chapters » dans les régions (Dinan, Rennes, Bordeaux, Paris, etc.), dont l’antenne morbihannaise basée à Vannes, qui est également le « pilote » de l’ensemble des « Chapters » français. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Bernard, son président, qui nous explique les missions et objectifs d’UBAKA.

Quelle est le leitmotiv de l’association UBAKA ?
UBAKA est une association de bénévoles qui compte 40 membres sur le Morbihan. A l’origine, UBAKA oeuvrait en faveur des enfants abusés au sens large. Nous avons décidé de partir sur une action plus porteuse de sens pour nous en orientant nos actions vers le harcèlement en milieu scolaire. Nous ne sommes ni psy, ni médecins ; nous (ré)agissons par rapport à l’expérience de la vie, par rapport à notre expérience de parents. De toute façon il n’existe pas de formation pour lutter contre le harcèlement scolaire, et si ça existait nous serions preneurs !

Qui peut faire appel à vous ?
Tout le monde : un enseignant qui remarque un cas de harcèlement dans sa classe, un parent pour son enfant, un grand-parent pour son petit-enfant, etc… Notre programme d’actions est tourné d’abord vers les CM1-CM2 en primaire, puis vers les 6ème et 5ème au collège, ce qui correspond aux tranches d’âges les plus faciles à influencer à notre niveau, mais sans restrictions d’âges bien évidemment car nous intervenons pour des enfants plus jeunes ou plus âgés.

Il y a du harcèlement dans tous les établissements scolaires. Le problème est de savoir quel en est le degré. Nous restons très objectifs et nous allons au plus urgent. Il y a des parents qui n’ont pas la mesure du harcèlement… la gravité c’est le risque du suicide !

Nous nous adaptons à chaque situation et à chaque environnement. Si une personne nous contacte parce qu’elle a besoin de notre aide, on essaie de comprendre où elle veut qu’on aille. Nous sommes présents pour l’enfant harcelé mais nous sommes aussi un soutien pour les parents qui se sentent moins seuls ; nous les accompagnons sur un rendez-vous s’ils en ont besoin,  car l’idée est de donner une force aux enfants mais aussi aux parents. Puis nous nous retirons quand il faut.

Concrètement, si un parent a besoin de votre aide parce que son enfant est harcelé à l’école, comment ça se passe ?
Tout d’abord nous rencontrons la famille. Il est important d’échanger avec les parents et l’enfant. Nous discutons avec l’enfant qui arrive à nous dire des choses qu’il n’aurait pas forcément dites à ses parents. Nous nous renseignons sur le comportement de l’enfant car il faut savoir mettre une valeur sur le comportement pour aller plus loin. Nous essayons de comprendre pourquoi il s’est fait agressé. Nous dialoguons, conseillons…

L’important est que l’enfant ne se renferme pas et reprenne confiance en lui.  Nous voulons qu’il se sentent avec nous comme si nous étions ses grands frères. L’enfant reçoit de notre part un patch avec notre numéro de téléphone :  » tu m’appelles quand tu veux ! »

Parfois notre mission s’arrête là, mais parfois elle va plus loin.

Vous rencontrez aussi le harceleur ?
Il y a de la souffrance chez l’enfant harcelé et aussi chez le harceleur. Nous prenons également contact avec l’enfant harceleur et sa famille. Le travail se fait sur les deux enfants avec l’idée de créer la rupture harceleur-harcelé, puis de revaloriser les enfants.  On explique notamment au harceleur qu’il doit mettre ses qualités et compétences positives au profit de ses camarades.

Après avoir rencontré l’enfant harcelé et  sa famille, votre travail se poursuit au sein de son établissement scolaire ?
Nous intervenons à l’école avec un programme spécifique pour parler du harcèlement dans la classe, qui passe par un travail d’écriture individuelle. Nous avons une méthode bien spécifique qui permet de parler à tous les élèves et de cibler les enfants concernés par des méthodes détournées.

L’idée et de casser le harcèlement puis de revaloriser chacun, et ça passe par le dialogue avec notamment le système du drapeau UBAKA qui passe d’enfant à enfant comme un bâton de parole, pour ouvrir la discussion et l’échange et libérer la parole … et ça fonctionne ! On explique et on remet les choses au clair : le harcèlement ce n’est pas une bagarre de récré, c’est dans le temps et répété.

Le fait que vous soyez des Bikers est une force supplémentaire ?
Nous arrivons à l’école avec nos motos, nos tenues de bikers et ça impressionne. Nous présentons les motos aux enfants.

L’enfant harcelé est notre « filleul(e) » ; on n’est pas là pour jouer aux cow-boys mais on fait comprendre au harceleur que s’il touche à notre filleul(e), il nous touche : « si tu es gentil, on est gentil ; si tu es méchant, on est méchant. »  Notre image impressionne et met le doute dans l’esprit de l’enfant harceleur. C’est une sorte de pression et d’intimidation qui fonctionne et qui passe par le dialogue, et les enfants sont à l’écoute.

Si l’établissement scolaire refuse de vous ouvrir ses portes, comment ça se passe ?
Parfois la demande vient de l’établissement scolaire ;  certains enseignants s’investissent, d’autres fuient et d’autres disent qu’ils ne peuvent rien faire. Si dans un premier temps l’établissement refuse de nous ouvrir ses portes, nous agissons et faisons pression : nous venons devant l’établissement avec nos motos, notre banderole et nos prospectus, et nous demandons à rencontrer l’enseignant ou la direction.  Nous prévenons systématiquement les autorités de la situation.

Et après, une fois que les choses sont aplanies ?
On revient prendre des nouvelles de l’enfant 2 à 3 mois après, et l’enfant conserve notre numéro pour nous appeler quand il le souhaite, même 4 ou 5 ans après. Le suivi est important pour nous.

Un conseil à donner aux parents ? Par exemple, comment suspecter que son enfant est peut-être harcelé ?
On ne vit pas avec l’enfant, on ne sait pas comment il fonctionne. C’est aux parents d’être à l’écoute, d’observer leur enfant et de noter des comportements qui leur paraissent anormaux, de discuter avec lui et de lui demander  pourquoi il a fait ci ou ça …

Un grand merci à Bernard de nous avoir présenté UBAKA,
une asso de bikers au grand coeur, en faveur des enfants harcelés !


Témoignage d’une maman…
L’association UBAKA 56 invervient dans tout le Morbihan, (et dans les autres départements de Bretagne si besoin) et vient en aide aux enfants harcelés. Leur intervention est bénévole et gratuite et porte ses fruits. Leurs actions sont personnalisées et, pour le respect des parents, restent dans le secret nécessaire.

Il y a quelques mois, une maman a découvert que son enfant était harcelé, au travers d’une tierce personne qui  a réussi à déceler le harcèlement. Cette maman nous  offre son témoignage d’une situation aujourd’hui apaisée grâce à l’aide et intervention d’UBAKA auprès de son enfant et de sa famille. L’établissement scolaire de l’enfant a également ouvert ses portes à l’association UBAKA et mis en place un programme de lutte contre le harcèlement scolaire :

« Harcèlement, ce mot résonne encore comme un choc le jour où la Boîte à P’tit Pas m’en parle. Le sentiment de ne pas avoir vu et une énorme colère. Ma chance Céline (La Boîte à P’tits Pas) qui nous a donné le contact d’Ubaka, les enseignants qui ont été à l’écoute mais également les parents. Nous avons récupéré une petite fille souriante. Merci à Ubaka qui prend régulièrement de ses nouvelles. »

Interview et témoignage recueillis par Valérie, mai 2018


ubaka-56-recreatiloupsL’association UBAKA est au service de votre enfant harcelé. Si vous êtes dans la détresse, si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à contacter l’association !
L’association UBAKA peut également intervenir ponctuellement dans les écoles sur des actions de prévention.

Contacts Chapter 56 :
Facebook Ubaka Bretagne Chapter 56
Mail : ubakabretagne56@gmail.com / Tél : 06 87 73 37 48

 

Commentaires

5 réflexions au sujet de « UBAKA, des bikers au service des enfants harcelés »

  1. Bravo pour tous ces jeunes gamins que vous encadrer mon petit fils en a fait les frais en sixième il y a 5 ans et sur saint brieuc en ce moment c’est le ka ?

     
  2. BRAVO çà ne me surprend pas du tout des motards les gros durs au service des enfants, c’est tout simplement génial merci, merci pour tous les bouts de chou qui souffrent bien souvent en silence

     
  3. Bravo les gars, rien n’est plus important que le bonheur des enfants, j’ai découvert il y a peu l’existence d’UBAKA et étant moi même Biker je viens de me rapprocher du Chapter 22 et une rencontre est prévu samedi prochain avec l’un des membres. J’espère apporter le plus possible mon aide dans ce combat au combien important.

     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *